Les intérieurs des vieilles maisons solognotes étaient sombres et les plafonds très bas.
D’une maison à l’autre, le nombre et la disposition des pièces ainsi que leur ameublement sont à peu près les mêmes.
voici la description de la maison d'Augustin Dubois :
«... la porte est à deux battants superposés :
celui d’en haut permet d’avoir de l’air et la lumière,
tandis que le battant d’en bas interdit l’entrée des
animaux de la basse-cour. Poussons le loquet et entrons […]
La première pièce se nomme la maison, la seconde sera la chambre.
En entrant à gauche, nous voyons en bas les seaux et plus haut, sur une planche quelques pots et la cruche contenant l’eau de boisson. Cet endroit s’appelait la bassie. La femme y vient laver la vaiselle, nettoyer les légumes… La grosse table en bois, à droite de la porte, est placée devant la fenêtre. Dans le tiroir, sont rangés les couverts de bois ou d’étain et les couteaux. Au fond de la maison un grand lit.
Comme meubles, notons d’abord une maie où la ménagère pétrissait la farine, rangeait assez difficilement les assiettes et les vistuailles ; La famille possédait aussi ordinairement un bahut monté d’un vaisselier…
Donnant dans la maison, il y avait une seconde pièce nommée simplement la « chamb ». En plus des deux lits à « hautes quenouilles » garnis de rideaux, la chamb contenait deux meubles habituels des anciens solognots : le coffe (coffre) et la c’mode (commode) : le coff pour les vêtements du mari et la c’mode pour les vêtements et le linge de la femme. Il y avait aussi une armoire (si les époux étaient assez riches).
Signalons pour terminer, la cheminée qui garnissait tout un côté de la maison, si grande et si large qu’elle pouvait brûler d'énormes quantités de bois. C’était là que se passait la vie de la maison. La potée y bouillait matin et soir et après dîner tout le monde se réunissait autour d’elle. La cheminée servait à chauffer mais aussi à éclairer. »....
A partir de Paysans de Sologne – Christian POITOU – Editions Horvath